Matilda tenait une boutique de mots. Mais pas n’importe quels mots. Elle ne vendait que des mots méchants. Et sa petite entreprise en vendait beaucoup, beaucoup.
Sur son étal, en bonne place – celle de ceux qui attiraient irrémédiablement le chaland – elle avait mis en avant les "catastrophes" voisinaient avec les "cataclysmes". Pour une raison de sonorités, elle avait placé tout à côté les "canicules", mais c’était une vente plutôt saisonnière.
Un représentant de commerce d’une grande fabrique de mots méchants du Nord, lui avait laissé une fin de série de "typhons", de "tempêtes", de "cyclones", de "tornades" et "d’ouragans". Il avait laissé aussi, gratuitement, à titre de geste commercial, un petit stock de "bourrasque", mais ça ne marchait pas très bien ! les clients boudaient.
Mais elle faisait essentiellement son chiffre d’affaire, avec trois mots qui marchaient le feu de Dieu : "guerre", "cancer" et "coronavirus" ! Ah, ceux-là, c’était de la balle ! Elle était quasiment toujours en rupture de stock de ce trio magique.
Matilda avait installé sa petite boutique au Quartier latin, là ou sévissaient les rédactions germanopratines de la presse française. Les journalistes restaient ses meilleurs clients ! Et ils achetaient en très grosses quantité les trois champions !
Si je vous parle de la "petite marchande de mots méchants", c’est que cela me fait penser à mon premier roman : "VOL AF 738 JFK/NTE", parce que c’est elle qui m’a vendu pratiquement tous les mots de ce thriller dans lequel un Airbus A380 d’Air France se crashe avex 510 personnes, sur l’aéroport de Nantes Atlantique. Mais on déplore plus de 5.000 morts, dans les zones pavillonnaires dans l’axe principal de l’unique piste de Nantes Atlantique. Ne fallait-il pas construire l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
Bien à vous
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